Canguilhem : la vie est une activité dynamique de débat avec le milieu, à la fois activité polarisée & activité normative. Cette dernière, soutenue en 1943, fut publiée vingt ans plus tard après l’avoir complétée par de Nouvelles réflexions. le vivant », où Canguilhem analyse l’importation en biologie du concept de milieu de la physique et son développement dans les relations homme-milieu, organisme-milieu, dans ne uerspective p … Lorsqu’il a pris connaissance des travaux de Goldstein, Canguilhem a été confirmé dans cette orientation de pensée qui, comme Marx s’y était déjà essayé en empruntant d’autres voies, conduit à expurger la dialectique de ses présupposés hégéliens, présupposés qui, par une sorte de miracle spéculatif, associent nécessitarisme et finalité. La puissance de juger s’exerce selon des types irréductibles les uns aux autres chez tous les vivants sans exception, – y compris les végétaux ; ces derniers, bien qu’ils ne disposent d’aucune mobilité ne sont pas tout à fait privés de sensibilité, donc ont, même si cette conscience n’est pas réfléchie et ne s’accompagne pas de conscience de soi, conscience de leur environnement dont ils ressentent la présence à travers les sollicitations venues de lui qu’ils perçoivent parce qu’elles ont un sens pour eux 32. Cette représentation, qui a longtemps prévalu, a été disqualifiée quand a été effectué, à l’époque moderne, le passage du géocentrisme à l’héliocentrisme dont a résulté une objectivation de la notion de milieu allant dans le sens de son illimitation et de son décentrement : l’homme n’a pu alors continuer à se percevoir comme se trouvant au centre du monde, et d’un monde fait à sa mesure, mais il a été rejeté à sa périphérie, une périphérie qui se trouve à la fois partout et nulle part. Comment Actualiser Pôle Emploi Quand On Est En Formation. Fiche de lecture La connaissance de la vie, Georges Canguilhem 1952 Introduction La pensée et le vivant La connaissance est analyse. Signaler un abus. Canguilhem rapporte que la notion de milieu, qui a une origine mécanique, ... « Le vivant et son milieu » in Georges Canguilhem, La connaissance de la vie, Vrin, 1965, 1992, 2003 [2] Ibidem. »39. Oui, si on renonce au préjugé anthropomorphique en développant une conception de la pensée qui ne prend pas pour modèle les formes spécifiques selon lesquelles celle-ci est pratiquée par les humains, à la suite d’une longue histoire dont rien ne permet d’ailleurs d’affirmer qu’elle ait atteint son terme. le vivant et son milieu canguilhem. Travail de réflexion enrichi par connaissance du vivant & formation médicale. Cette rigoureuse obstination ne l’a cependant pas empêché de pratiquer un esprit créatif d’invention et d’ouverture, en se confrontant aux manifestations plurielles de la vie ainsi qu’aux diverses réalisations historiques de la culture humaine sous les formes, principalement, de la technique, de la cognition et de l’organisation sociale, qui ne sont elles-mêmes rien de plus, au degré de complication qui définit chacune, que des réalisations de la dynamique vitale à côté d’autres. Ils ne se nient pas entièrement l’un l’autre et cela demande qu’ils aient de la réalité l’un comme l’autre. ), Canguilhem. Le vivant et son milieu (espace de vie) "Le lézard ne se trouve pas simplement sur la pierre chauffée au soleil. Si les valeurs contestent les faits, ce n’est pas qu’elles aient la prétention de se substituer à eux : elles ne sont pas des faits de niveau supérieur, comme le professe le platonisme de premier degré qui soutient la doctrine cousinienne « Du vrai, du Beau, du Bien », une manière de voir à laquelle il est impensable que Canguilhem ait pu, par un biais ou un autre, se rallier. »5. Le vivant et son milieu ou d’écologie en mésologie Augustin Berque berque@ehess.fr Résumé – La mésologie (Umweltlehre) d’Uexküll a montré que le vivant n’est pas une machine, mais un sujet qui interprète le donné environnemental (UmgebungUmwelt). La lecture de Canguilhem, en particulier « Le normal et le pathologique » permet d’approfondir la compréhension épistémologique de ce concept : il s’agit d’appréhender le vivant comme un organisme intégré, entretenant des rapports complexes avec son milieu La puissance de juger s’exerce selon des types irréductibles les uns aux autres chez tous les vivants sans exception, – y compris les végétaux ; ces derniers, bien qu’ils ne disposent d’aucune mobilité ne sont pas tout à fait privés de sensibilité, donc ont, même si cette conscience n’est pas réfléchie et ne s’accompagne pas de conscience de soi, conscience de leur environnement dont ils ressentent la présence à travers les sollicitations venues de lui qu’ils perçoivent parce qu’elles ont un sens pour eux 32. La philosophie de la technique de Bergson est donc d'abord une philosophie de la relation entre le vivant et le milieu.Mais dans un autre texte, Canguilhem ajoute également que ce qui fait « la valeur de la philosophie bergsonienne […] c'est d'avoir compris le 3 0 obj
La pensée de George Canguilhem 1.Introduction George Canguilhem est un philosophe et médecin du XX è s. Ses réflexions sur la spécificité du vivant font de lui un philosophe vitaliste. Les effets deviennent des causes qui modifient leurs propres causes. Mais dans ce cas le problème de l’organisme serait simplement déplacé pour devenir le problème de cet environnement déterminé. Or, selon lui, les relations sont à penser différemment : le milieu ne constitue pas une contrainte nécessaire imposée au vivant. « La contradiction est une opposition absolue, l’opposé y est la négation, sans réserves, du posé. (2), Philosopher : une approche grammaticale de la question, Faire de la philosophie : François Zourabichvili, une démarche exemplaire, La Préface à l’édition de 1677 des Œuvres Posthumes de Spinoza, 19 | 2019 – Dire et vouloir dire dans les arts du langage anciens et tardo-antiques, 18 | 2018 – Usages contemporains de Descartes, 16 | 2016 – La notion d'Intelligence (nous-noein) dans la Grèce antique, 13 | 2013 – Pratiques de l'interprétation, 12 | 2012 – Un siècle de chimie à l'Académie royale des sciences, Ce carnet dans le catalogue d'OpenEdition. Canguilhem affirme en effet que c'est cette « souplesse » que montre la capacité de l'être vivant de tomber malade et de s'en sortir : les règles du fonctionnement normal dans l'organisme tolèrent une marge d'écart, elles parviennent à intégrer (dans certaines limites) leurs exceptions. L'objet d'étude de la biologie est donc irréductible à l'analyse et à la décomposition logico-mathématique. 11 Parce que le médecin est aussi un vivant, ce que Canguilhem dit du biologiste peut être transposé au médecin.En effet, de même que le biologiste ne peut connaître la vie que de son dedans, le médecin ne doit jamais oublier qu’en tant que vivant il est lui aussi un malade potentiel et doit pouvoir parfois mettre entre parenthèse ses connaissances objectives en vue de … Fiche de lecture La connaissance de la vie, Georges Canguilhem 1952 Introduction La pensée et le vivant La connaissance est analyse. C’est de cet environnement en quelque sorte négatif qu’il doit venir à bout. La Connaissance de la vie est une œuvre du philosophe et médecin Georges Canguilhem publiée en 1952, puis augmentée et rééditée en 1965. La notion de milieu, telle qu’elle se présente aujourd’hui, prend sens à la croisée, et en quelque sorte « au milieu » de ces deux tendances opposées dont l’une lui confère le caractère d’une donnée objective offerte à l’analyse et au calcul, alors que l’autre revêt une dimension subjective qui relève en dernière instance d’une conviction imaginaire, celle de se trouver au centre du monde. Ses commencements se situent factuellement sur la plan de la gnoséologie physique : c’est dans le contexte propre à la mécanique newtonienne, fondée sur le principe de l’action à distance récusé par le cartésianisme, que cette idée, qui a été ensuite transposée dans le champ de la biologie, a commencé à s’élaborer, puis s’est développée dans une perspective d’élargissement et d’extension. La santé est précisément, et principalement chez l’homme, une certaine latitude, un certain jeu des normes de la vie et du comportement. Ce qui la caractérise, c’est la capacité de tolérer la variation des normes auxquelles seule la stabilité, apparemment garantie et toujours nécessairement précaire, des situations et du milieu, confère une valeur trompeuse de normal définitif. Toute la question est de savoir si la conception « objective » du milieu, qui a donné naissance à une nouvelle physique, fondée sur le principe général du déterminisme, d’où le concept de milieu a tiré ses commencements, a définitivement supplanté la conception « subjective » qui a constitué son origine, après que celle-ci ait été disqualifiée au nom du primat de la raison sur l’imagination. Être sujet, ce qui n’est pas une condition donnée de manière statique, c’est donc avant tout se trouver dans un rapport d’interpénétration réciproque avec son milieu d’existence, et adopter tant bien que mal, en prenant des risques, les allures de vie qui répondent dynamiquement à ce rapport ; en conséquence, c’est développer, autant qu’on y est enclin par sa nature, le sens du possible. Georges Canguilhem annonce lors d'une conférence dans les années 1946-1947 que « la notion de milieu est en train de devenir un mode universel et obligatoire de saisie de l'expérience et de l'existence des êtres vivants »[1]. Kurt Goldstein a opposé à cette manière de voir l’objection suivante : « Ce ne serait possible que si chaque organisme individuel vivait solidement encastré dans un monde à part, son environnement, et si pour lui le reste du monde n’existait pas. milieu selon les valeurs qui sont les siennes. 4 0 obj
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Si les valeurs interviennent dans les réseaux complexes de la réalité, c’est donc en tant que « possibles réels » qui, à même son déroulement, révèlent la négativité immanente à ses relations et en impulsent dynamiquement les transformations ; elles ne sont pas un autre réel mais ce qui, au sein même du réel, l’incite à devenir autre, à emprunter des allures nouvelles répondant aux exigences qu’elles formulent. Sa thèse principale est que le vivant ne saurait être déduit des lois physico-chimiques ; il faut partir du vivant lui-même pour comprendre la vie. Ces deux façons possibles de graphier le mot « milieu » sont indiquées par Canguilhem au bas de la p. 150 de La connaissance de la vie. On trouve là un exemple de la polysémie du concept de milieu, qui est le moteur essentiel de son fonctionnement. La lecture de Canguilhem, en particulier « Le normal et le pathologique » permet d’approfondir la compréhension épistémologique de ce concept : il s’agit d’appréhender le vivant comme un organisme intégré, entretenant des rapports complexes avec son milieu Dans des notes rédigées en 1941 au moment où Canguilhem est engagé dans le travail de préparation de sa thèse de médecine, il écrit : « Si nous admettons, en accord du reste avec la suggestion étymologique, que juger c’est discriminer et évaluer, pourquoi refuserions-nous le jugement même à une amibe, à un végétal ? Il s’agit donc d’opposés réels, dont seule la relation est marquée par la négativité, étant écartée la possibilité qu’aucun des termes de cette relation puisse être considéré comme négatif ou positif en soi : autrement dit, ceux-ci, tout en s’opposant, coexistent et d’une certaine manière se complètent6, s’appellent réciproquement, sans toutefois se concilier ni fusionner. Or, dès la thèse de médecine de 1943, Canguilhem avait pris nettement distance avec une telle manière de voir : « Vivre, c’est, même chez une amibe, préférer et exclure. À des milliers de signaux, Le vivant découpe, dans le milieu abstrait de la science, un milieu qui est le sien propre et dont il est, selon une expression de Canguilhem, le « centre de référence » 1. il adopte précisément le point de vue hétérologique défendu par Rickert. la reproduction de la conférence « Le cerveau et la pensée », placée en tête du recueil des Actes du Colloque de 1990. 1 Paru dans J.F. Choisir la voie du devoir-être pour s’orienter dans la pensée, c’est récuser l’autre voie possible, qui est celle de l’être et de ses intangibles nécessités contre lesquelles butent les exigences axiologiques, ce qui contraint ces exigences à se démettre en faveur de ces nécessités. Georges Canguilhem Quel scientifique a écrit l'article intitulé "Le Vivant et son milieu" ? De tels possibles sont à tous égards « utopiques », au sens où l’utopie n’est pas l’évocation, au futur, d’un autre monde destiné à prendre la place de celui qui existe actuellement, mais représente, à l’intérieur de ce monde-ci, au présent, le travail du négatif qui le taraude et le hante dans ses profondeurs, en révélant que, tel qu’il est, ça ne va pas, « etwas fehlt » : pour reprendre une terminologie utilisée par Derrida, la véritable alternative aux évidences et aux nécessités de l’ontologie, c’est une « hantologie »11. À cela s’ajoute que ces valeurs, dont la position répond au mouvement même de la vie, n’ont pas le statut de formes définitivement structurées et précisément localisées vers lesquelles il n’y aurait qu’à faire retour : ce sont des tendances, qui, tournées vers l’avant, propulsent le donné dans le sens de sa transformation, sa « Veränderung » dirait-on dans le langage de Marx ; elles ne consistent pas en l’adaptation à des normes imposées du dehors mais en l’invention de nouvelles normes dont le style, le « schème » dirait-on dans le langage de Kant14, se précise au fur et à mesure de leur exercice. le vivant et son milieu canguilhem. Alors, c’est par rapport à l’homme que l’ensemble des vivants se trouve évalué, ce qui incite à « nous représenter comme des animaux à valeur ajoutée »27, donc, inversement, à représenter les animaux comme des hommes à valeur diminuée, et même, si on adopte le paradigme de l’échelle des êtres, de plus en plus diminuée. La pensée de George Canguilhem 1.Introduction George Canguilhem est un philosophe et médecin du XX è s. Ses réflexions sur la spécificité du vivant font de lui un philosophe vitaliste. Mis à jour 01/12/ Georges Canguilhem n’est plus, aujourd’hui, considéré seulement comme le continuateur de Bachelard et le maître de Foucault, son oeuvre est étudiée par des philosophes qui. Cette position est celle d’un évolutionnisme de premier degré, au point de vue duquel l’antérieur est automatiquement inférieur, et le postérieur supérieur. Cette mécanisation tendancielle du travail, qui repose sur la procédure de normalisation par laquelle sont engendrés des sujets productifs calibrés en vue d’accomplir le type de tâches auxquelles ils sont voués, constitue une forme de subordination à la loi de l’être, à la loi des choses ; celle-ci suscite inévitablement des résistances, donc l’appel à un devoir-être qui, à terme, retourne le rapport de la connaissance et de l’action. La confrontation s’organise autour de deux thématiques abordées de manière centrale par les deux auteurs, l’une portant sur la physiologie, le problème du réflexe et les rapports entre le vivant et son milieu, l’autre sur les notions de normal et de pathologique. Georges Canguilhem, "Le vivant et son milieu", 1947, in La Connaissance de la vie, Vrin, 1992, p. 144-147. A propos de l’auteur Lorsqu’il fait ce rapprochement, Uexküll ne tient pas compte du fait que le sujet auquel il fait référence, qui se pose comme tel en rapport à l’Umwelt qu’il reconfigure autour de lui en fonction de ses valeurs propres, n’est pas, comme l’envisage Kant, un sujet mental, soumis aux règles d’une raison pure, mais un sujet corporel, d’emblée engagé dans le monde où il agit, ce qui change tout : ce sujet n’est en aucun cas un esprit tourné prioritairement vers soi, un sujet qui « se » pense, mais un être que son organisation corporelle, si elle peut être considérée en elle-même et pour elle-même d’un point de vue anatomique, met, si on la considère sur le plan de son fonctionnement, donc d’un point de vue physiologique, en rapport avec d’autres êtres naturels, vivants ou non vivants, à l’égard desquels il est amené à entretenir des rapports actifs de préférence ou d’exclusion, en formulant les exigences propres à un « devoir-être » en cours d’effectuation. Mais il faut aller plus loin : si les hérissons ne traversent pas les routes humaines, ces dernières, elles, coupent, lacèrent, l’espace configuré en fonction de leur nature propre de hérissons, ce qui a pour eux des conséquences fatales qu’ils ne pouvaient prévoir car elles étaient privées pour eux de signification. De ce point de vue, le préjugé anthropomorphique n’est qu’un avatar de l’ontologisme qui fait tout rentrer dans l’ordre du même. Ce qui caractérise dès l’abord cette idée, c’est l’hétérogénéité et la dispersion des champs auxquels elle renvoie, ce qui favorise la prolifération des valeurs négatives. « La contradiction est une opposition absolue, l’opposé y est la négation, sans réserves, du posé. Rappelons l’idée essentielle de Canguilhem : la norme n’est jamais biologique, mais est produite par le rapport d’un vivant à son milieu. Dans La Descendance de l’homme (1871) et dans l’ouvrage consacré à l’Expression des émotions chez l’homme et chez l’animal (1872)26 sont jetées les bases d’une psychologie comparée qui relie l’homme et l’animal en installant entre eux une différence, non de nature, mais de degré, ce qui revient à projeter sur l’ensemble des vivants un principe de mesure que son caractère quantitatif rend homogène dans l’abstrait, et qui est en réalité calqué sur le type des classifications humaines. Se retrouve ici la conflictualité immanente à la notion de milieu, qui fluctue entre deux pôles extrêmes, l’un objectif, neutre et indifférencié, l’autre subjectif, qualifié et valorisé. En conséquence, c’est dévaloriser l’animal pour valoriser l’homme au nom de la conception que celui-ci se fait de ses propres valeurs, alors que celles-ci sont étrangères à celles des autres vivants : « En somme la Descendance de l’homme aurait seulement opéré un coup de force dans la nomenclature. Dans des notes rédigées en 1941 au moment où Canguilhem est engagé dans le travail de préparation de sa thèse de médecine, il écrit : « Si nous admettons, en accord du reste avec la suggestion étymologique, que juger c’est discriminer et évaluer, pourquoi refuserions-nous le jugement même à une amibe, à un végétal ? canguilhem, la connaissance de la vie analyse Home; About; Contacts Si les valeurs interviennent dans les réseaux complexes de la réalité, c’est donc en tant que « possibles réels » qui, à même son déroulement, révèlent la négativité immanente à ses relations et en impulsent dynamiquement les transformations ; elles ne sont pas un autre réel mais ce qui, au sein même du réel, l’incite à devenir autre, à emprunter des allures nouvelles répondant aux exigences qu’elles formulent. Ce n’est pas appréhender celui-ci comme un terrain tout préparé et structuré dans lequel il n’y aurait qu’à s’engager sans l’interroger au préalable sur ses conditions de possibilité. Retour à La Une de . Au contraire la pensée de ce que nous appelons l’univers est par elle-même indéfinie, en sorte que, si étendues qu’on veuille supposer dans l’avenir nos connaissances réelles en ce genre, nous ne saurions jamais nous élever à la considération de l’ensemble des astres. À ce niveau, qui est à la fois le plus élémentaire et le plus général, penser, activité concrète qui s’exerce nécessairement en situation, n’est rien d’autre que s’orienter dans un monde non déjà tout donné, mais reconfiguré à mesure que le sujet qui s’y oriente y réalise en acte les besoins et les tendances qui spécifient sa position et sa posture de sujet. Le milieu étant doué de certaines propriétés matérielles que le vivant qualifie ou disqualifie par son activité intrinsèquement normative, ce dernier invente des techniques pour le maîtriser, pour plier son existence à ses propres exigences, comme disait Canguilhem, et c'est en ce sens que Leroi-Gourhan parle du « milieu naturel ». Ce troisième article a pour ambition une sorte de généalogie de la notion de milieu. Entre le vivant et le milieu, le rapport s'établit comme un débat (Auseinandersetzung) où le vivant apporte ses normes propres d'appréciation des situations, où il domine le milieu, et se l'accommode." La maxime comtienne « Connaissance d’où prévoyance, prévoyance d’où action », qui établit, entre la science et la technique, une relation directe d’application, préfigure à sa manière la rationalisation du travail humain mise en oeuvre par le taylorisme, qui fait de l’ouvrier un organe de la machine, comme le montrent les recherches de G. Friedmann auxquelles Canguilhem a fait à maintes reprises référence. Cf. Or, si cela est, l’un des deux termes seul peut être réel, puisque l’autre est tout négatif. 5 0 obj /CropBox [0.0 0.0 612.0 792.0] /Length 1369 (10) Canguilhem, 1988, 23-24. /Rotate 0 /Filter /FlateDecode /Rotate 0 3 0 obj Une telle conception impose à Canguilhem le choix méthodologique d’ordonner … II OBJECTIFS Objectifs de connaissance a) Se familiariser avec la pensée de Georges Canguilhem et situer son œuvre dans la philosophie française des sciences. Celle-ci ne se révèle que si on remonte jusqu’à son origine, bien antérieure à ses commencements effectifs. Les effets deviennent des causes qui modifient leurs propres causes. Ce qui est « réel », ce qui constitue la trame de la réalité en tant que milieu, milieu de vie ou milieu de pensée, ce n’est pas l’un à l’exclusion de l’autre, c’est-à-dire en fin de compte l’un sans l’autre, mais leur relation antagonique, leur « contrariété » dirait Hamelin7), donc leur polarité, qui, si elle est amenée à revêtir des formes indéfiniment variées, ne peut être résolue, c’est-à-dire supprimée, dans l’absolu. canguilhem, la connaissance de la vie analyse. Repris par la biologie, Canguilhem montre que l'on a toujours compris la relation du vivant à son milieu comme une relation de conditionnement, le vivant subissant l'action du milieu. Et, dans Le vivant et son milieu, il insiste sur le choix absolu qu’il faut faire entre, d’un côté, une objectivation physicaliste de la vie (comme res extensa) et, de l’autre côté, une idée du vivant comme « centre de référence » au sein de son milieu biologique. Canguilhem se donne comme programme l'identification du « départ commun » [7] de cette notion afin d'en présenter la « fécondité » [8]. La confrontation s’organise autour de deux thématiques abordées de manière centrale par les deux auteurs, l’une portant sur la physiologie, le problème du réflexe et les rapports entre le vivant et son milieu, l’autre sur les notions de normal et de pathologique. philosophique originale sur le vivant et la vie au milieu du siècle dernier. Ainsi « le milieu est normal du fait que l’individu y déploie mieux sa vie, y maintient sa propre norme. 1 La spécificité de l’être vivant A) Définitions Posséder la vie, c’est d’abord se distinguer de l’inerte. Les références philosophiques, d’inspiration expressément anti-hégéliennes, qui viennent d’être évoquées, renvoient à un remaniement de la perspective dialectique, qui assigne au négatif une position d’altérité ne devant pas être interprétée de manière défective mais affirmative. Le vivant et son milieu ou d’écologie en mésologie Augustin Berque berque@ehess.fr Résumé – La mésologie (Umweltlehre) d’Uexküll a montré que le vivant n’est pas une machine, mais un sujet qui interprète le donné environnemental (Umgebung) pour en faire son milieu … On trouve là un exemple de la polysémie du concept de milieu, qui est le moteur essentiel de son fonctionnement. C’est pourquoi les vraies valeurs, celles qui sont en mesure d’enclencher une dynamique normative, sont toutes sans exception des valeurs négatives ; elles représentent l’intrusion du négatif dans l’état de fait qu’elles remettent en question, et ouvrent ainsi, dans un climat d’incertitude et d’insécurité12, la perspective d’un devenir : ce sont elles qui polarisent en incitant, là où on a l’habitude de ne voir qu’un, à penser deux, donc à faire la différence, à diviser, à s’opposer, dans un esprit, non d’acceptation, mais de contestation et de refus13. relations entre l’homme et le milieu de travail, il me semble que « l’énorme contresens » dénoncé par Canguilhem (p.128) n’a toujours pas été levé, ni même entendu. Le milieu propose, mais l’homme se fait son milieu. D’un côté, il obéit à la logique de l’être, en vertu de laquelle il n’est qu’un contenant pour des mi-lieux ; de l’autre côté, il est mobilisé, entraîné par l’élan du devoir-être qui le diversifie en mi-lieux incommensurables entre eux. <>>>
Lorsque, suivant sa méthode habituelle, Canguilhem a abordé le concept de milieu par le biais de l’histoire complexe de sa formation, c’est-à-dire aussi de ses transformations et de ses déformations, il lui a assigné à la fois des commencements et une origine. En conséquence, il n’y a pas lieu de se demander quelle fatalité amène les hérissons à traverser les routes tracées par les hommes, car ces routes, qui figurent dans l’espace des hommes, n’ont pas place dans leur espace de hérissons, ce qui explique qu’ils s’y lancent à l’aveugle. Il … 16 Entre le vivant et son milieu, le rapport s’établit comme un débat, où le vivant apporte ses normes propres d’appréciation des situations, où il domine le milieu, se l’accommode. L'intelligence ne peut s'appliquer à la vie qu'en reconnaissant l'originalité de la vie III Philosophie Machine et … L'objet d'étude de la biologie est donc irréductible à l'analyse et à la décomposition logico-mathématique. B) Le normal et le pathologique => titre d'un ouvrage , G. Canguilhem, philosophe du XXème siècle . Toutefois, ces commencements, et ce qui en est peu à peu sorti, au terme de débats dont celui du lamarckisme, théorie de l’adaptation au milieu, et du darwinisme, théorie de la sélection par le milieu18, fournit une illustration exemplaire, ne restituent pas toute la portée de ce concept. Blog; About Us; Contact C’est ce qui est nécessaire pour rendre compte de l’action à distance d’un corps sur un autre. »10. C’est donc bien le support et l’élément de circulation d’une action. Canguilhem, le vivant et son milieu sont confondus et se limitent réciproquement4. « L’homme dit sain n’est donc pas sain. Cette position est celle d’un évolutionnisme de premier degré, au point de vue duquel l’antérieur est automatiquement inférieur, et le postérieur supérieur. Dans son article "Le Vivant et son milieu", Canguilhem entend démontrer la spécificité de la notion de milieu rapportée au vivant. » (O. Hamelin, Rickert, « Thèses pour le système de la philosophie » (1932), trad. Sa méthode est apparentée à la méthode « dialectique » (au sens de Hegel) et doit malgré tout en être nettement séparée. en douceur » G. Canguilhem, « Le vivant et son milieu » (1946). En conséquence, il n’y a pas lieu de se demander quelle fatalité amène les hérissons à traverser les routes tracées par les hommes, car ces routes, qui figurent dans l’espace des hommes, n’ont pas place dans leur espace de hérissons, ce qui explique qu’ils s’y lancent à l’aveugle. Ainsi « le milieu est normal du fait que l’individu y déploie mieux sa vie, y maintient sa propre norme. « Vingt ans après », le même Canguilhem invite son lecteur à « mesurer combien, avec le temps, nous avons, conformément à notre discours sur les normes, réduit les nôtres » (id., p. 218) : cette formule contournée suggère qu’il est passé à une conception plus mesurée, et en quelque sorte plus réaliste, du devoir-être, modérée par la considération des « ruptures inchoatives » qui accompagnent inévitablement sa mise en œuvre. Home; About Us; Services; Referrals; Contact Sur ces bases, il est possible de prendre en considération la réflexion que Canguilhem a consacrée à l’idée de milieu et d’examiner le sens dans lequel elle s’est orientée. Il en résulte que ce n’est pas un état garanti, mais une expérience paradoxale, contrastée, hasardeuse, pleine de risques, incertaine, tendancielle, à la fois centrée et décentrée, tiraillée entre les deux pôles de l’objectif et du subjectif, dont l’opposition n’est pas susceptible d’être résolue. 1 La spécificité de l’être vivant A) Définitions Posséder la vie, c’est d’abord se distinguer de l’inerte. Tout au long de son parcours intellectuel, Canguilhem a été aux prises avec un adversaire qui est, peut-on dire, l’ontologisme : celui-ci se manifeste aussi bien à travers l’illusion de normalité, qui ramène le normal à une catégorie de l’être, qu’à travers la représentation de la technique comme science appliquée, qui méconnaît son caractère vital d’expérience pratique associant travail, main mise et prise de risque sur fond d’aventure3, ou encore à travers l’objectivisme causal qui, grâce à une procédure d’abstraction, ramène la réalité à un ensemble de déterminations données de toute éternité, dont il ne reste à la connaissance scientifique qu’à formuler, soi-disant telles quelles, les lois.
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